ST GUILHEM
06/05/2024
Exposition
LE CHAPITEAU RETROUVÉ
Jusqu’au 3 novembre, au Musée de l’abbaye de Gellone, du mardi au samedi de 10h30 à 13h et de 14h00 à 17h30, dimanche et jour de fête religieuse de 14h00 à 17h30. (Juillet - Aoû: ouvert le lundi de 10h30 à 13h00 et de 14h00 à 17h30)
Que reste-t-il du cloître de l’abbaye de Gellone à Saint-Guilhem le Désert, l’un des plus beaux du monde roman de son temps? Mutilé au XVIème siècle, vendu puis dispersé au XIXème siècle, ses décors sculptés s’exposent à Montpellier et New-York.
Certains restés sur place sont présentés au musée de l’abbaye, d’autres ornent façades et fontaines de la région. Combien sont perdus à jamais? Alors, quand un chapiteau égaré refait surface, c’est toute une histoire!
Il était une fois… Entre le XIème et le XIVème siècle, artisans et sculpteurs ne cessent de transformer le cloître de l’abbaye de Gellone dont aujourd’hui, on ne peut plus qu’imaginer l’éclat, la diversité et la richesse du décor sculpté.
Mutilé au XVIème siècle, le cloître est vendu à la Révolution, ses sculptures sont démontées et dispersées au XIXème siècle. Remployées dans des constructions privées, elles attisent l’intérêt de collectionneurs qui redécouvrent alors l’art médiéval. Pierre Yvon Vernière, juge de paix, est l’un d’entre eux. Il assembla dans son jardin d’Aniane, la plus importante collection des vestiges du cloître. En 1906, elle est acquise par le professeur de sculpture américain, George Grey Barnard, comme modèle pour ses élèves … C’est le début d’un long
voyage pour les pierres du cloître ... Rachetée par J.D. Rockfeller pour le M.E.T, la collection est finalement transférée en 1938 au Cloisters Museum de New-York.
L’ancienne abbaye de Gellone est sauvée de la ruine totale par la Société Archéologique de Montpellier qui fait classer le site en 1840. Quelques rares témoins de son décor sculpté: chapiteaux, colonnes, sarcophages, ... ont pu rester sur place grâce à la volonté et la persévérance de l’abbé Léon Vinas.
Né à Montpeyroux, Léon Vinas est un érudit, prêtre, archéologue et historien. En 1841, il est nommé curé de
Jonquières puis en 1852, de Saint-Guilhem le Désert. Là, il fait une étude systématique des éléments d’architecture, de sculptures ainsi que des archives encore disponibles, autant que celle des traditions populaires. Il protège, restaure et rassemble rigoureusement tout ce qui peut l’être. Il crée le premier dépôt lapidaire, à l’origine de l’actuel musée de l’abbaye.
Son ami, M. de Lansade, au château de Jonquières lui offre l’espace dont il a besoin pour entreposer les éléments de son travail d’archéologue et d’historien… En 1875, Léon Vinas meurt. M. de Lansade est son exécuteur testamentaire; sa succession reste au château de Jonquières…
Si le destin semble dormir, il se réveille parfois pour offrir de belles surprises. En 2023, est présentée au musée de l’abbaye, la bulle papale de fondation de l’Ermitage du Lieu plaisant (au-dessus du village) datant de 1395. Une trouvaille exceptionnelle qui provient… des archives du château de Jonquières.
Une telle exhumation est proprement extraordinaire, mais tout autant ce qui suit. Ce jour-là, Monsieur François de Cabissole, actuel propriétaire du château et descendant de M. de Lansade, s’attarde sur les sculptures du musée et livre devant un chapiteau: «Une pierre comme cela, j’en ai une à Jonquières … ».
Nous y avons cru, pris rendez-vous et, dans l’obscurité des caves du château, avons découvert, un chapiteau exclusif du XIIème siècle. Il est aisé de l’identifier, son jumeau est à New York.
Et la générosité de la famille de Cabissole, qui en fait don à Saint-Guilhem, permet de le ramener aujourd’hui “à la maison“ ...
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