Découverte

Sentier des deux lacs

«Paroles de randonneurs»

 

Le printemps, une belle saison pour apprécier notre petite région en empruntant le Sentier des deux lacs qui relie celui d’Avène et celui du Salagou.

 

Nous sommes un groupe de quatre couples et décidons pour nous mettre dans les meilleures conditions de passer la nuit qui précède notre périple au Relais de Ceilhes, la Famille Bessière nous a réservé des chambres confortables et un dîner fort agréable, si nous ne forçons pas sur le vin la douceur des desserts est la bienvenue.

Le lendemain matin, un copieux petit-déjeuner est dressé sur notre table, du sucré, du salé, boissons fraîches et chaudes… La paix de la nuit a été propice pour préparer dans la bonne humeur cette première étape qui doit nous conduire de Ceilhes aux Bains d’Avène, un peu plus de 17km. Notre hôte nous confie le casse-croûte du midi et nous voilà partis sacs au dos, le guide-papier édité par l’Office de Tourisme de Grand Orb et bâtons en mains. Deux beagles, Trass et Toll, font partie du voyage.

Dès la sortie du village de Ceilhes, notre groupe, précédé des chiens, emprunte un sentier escarpé avant d’atteindre une large piste qui nous mènera ensuite vers un chemin et un magnifique point de vue sur la vallée de l’Orb. Au détour d’un virage nous quittons la piste pour découvrir table et banc, le casse-croûte y trouve sa place. La descente en direction d’Avène devra se faire avec prudence. Avène où nous séjournerons pour la nuit dans une maison de particuliers. Le repas du soir à L’Avenette Gourmande sera surtout l’occasion de se remémorer cette première journée et de faire l’inventaire des petits bobos, ampoules, courbatures…

Deuxième journée, les forces sont encore vives et le petit déjeuner au bistrot du coin est vite avalé pour ne pas perdre trop de temps, en effet 22km nous attendent et il faut aussi préparer le casse-croûte du midi. Cette deuxième partie doit nous amener jusqu’à Lunas, on quitte le village de la ruralité pour passer devant l’Hôtel des Thermes d’Avène d’une architecture moderne qui montre, si besoin en est, l’essor que les Eaux d’Avène ont pu offrir à cette petite région. Nous nous engageons fièrement dans un magnifique sous-bois pour monter dans la châtaigneraie jusqu’à des prairies apaisantes pour nos mollets qui semblent garder le souvenir de la veille. Les pluies des jours précédents ont rendu le profil glissant et boueux, la succession de montées et descentes dans les cailloux ralentit le groupe, les pierres roulent et glissent sous les pieds, ce qui ne nous empêche pas d’admirer les différents paysages qui se déroulent sous nos yeux. L’un de nous parti en éclaireur dans l’espoir de voir quelque animal sauvage a eu du nez, deux chevreuils, et un peu plus tard Trass et Toll, nos deux beagles, ont eux du flair et prennent le pied d‘un animal, peut être ces chevreuils… On ne les reverra plus jusqu’au soir! Il est temps de faire la pause repas. La descente sur Joncelet s’avèrera périlleuse et douloureuse, fort heureusement elle sera ponctuée par une rencontre délicieuse, celle d’un autochtone dont nous tairons le nom, pour vivre heureux… qui nous offrit un banc à l’ombre d’un magnifique tilleul, de quoi se désaltérer et refaire le plein des bidons d’eau. Ragaillardis nous pouvions repartir jusqu’à Joncels avant de remonter au-dessus de Lunas et d’aborder la dernière descente de la journée toujours dans les cailloux.

À Lunas, le fût de bière de J.P faillit être trop petit pour étancher notre soif, après avoir reposé nos orteils il ne nous restait qu’une centaine de mètres à parcourir pour atteindre l’Auberge Gourmande, poser nos sacs et déguster un curieux «soucsouc» qui n’est en fait qu’un couscous revisité! Une bonne nuit par-dessus, un bon petit déjeuner et le casse-croûte glissé dans le sac, nous pouvons repartir pour la troisième et dernière journée. Plus que 25km! La météo semble bonne.

La sortie de Lunas est très raide mais elle offre un joli point de vue sur le village et la statue de la Vierge qui le surplombe, cette fois-ci nous montons dans les pins et lorsque nous atteignons le plateau de Dio le panorama sur les Monts d’Orb, le Massif du Caroux et les Avants Monts confirme que notre région est splendide. Il faut maintenant descendre en direction du Château de Dio, remonter à nouveau et entamer une descente dans les chênes sur des dalles rocheuses rendues glissantes par les pluies. Les traversées de Valquières et Vernazoubres, bien que magnifiques, ne nous rendent pas au monde civilisé, on n’y croise personne! Après avoir traversé Brenas nous décidons de casser la croûte sans trop tarder, le ciel devient menaçant et il reste encore quelques kilomètres à parcourir. Et là encore une fois, changement de décor avec le canyon de ruffes rouges, nous croisons un vététiste bien courageux! Une table d’orientation originale en fer forgé et découpé nous permet de situer plus facilement le décor qui se découpe au loin devant nous. Nous descendons maintenant un sentier large dominant le lac du Salagou et quelques gouttes de pluie s’annoncent, les ponchos imperméables sont de sortie et la vue des premières maisons d’Octon nous rend le sourire, arrivés sur la place du village nous nous mettons à l’abri dans la salle du bistrot ouvert et en sirotant cafés et boissons fraîches nous attendons le taxi qui doit nous ramener aux voitures. Un temps d’attente qui va nous permettre de conclure que ces trois jours ne sont pas une simple promenade, même si ce n’est pas un exploit de grande envergure cela reste une balade sportive eu égard aux kilomètres avalés, au dénivelé, à l’état de certains sentiers. Même si nous avons été quelque peu trompés par les durées approximatives données par le guide-papier, nous ne pouvons qu’encourager à emprunter ce magnifique sentier des deux lacs, une découverte si vous êtes en vacances et une autre façon de voir notre «pays» si vous êtes du coin!